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Contribution à la recherche scientifique contre le VIH/SIDA, Le Prof Dr MVUMBI LELO déclare : « La recherche menée en RDC n'a pas connu le retentissement qu'on pouvait en attendre »

 

 

Tels sont les propos du Prof Dr Georges MVUMBI LELO, Vice  Doyen chargé de la Recherche à la Faculté de Médecine de l'Université de Kinshasa (UNIKIN), lors d'un atelier organisé en marge de la célébration de la journée mondiale SIDA 2014 (JMS) par le Programme National de Lutte contre le SIDA (PNLS).

NPM. Le Professeur Dr G. MVUMBI LELO

Intervenant sur l'expertise de l'Université de la RDC dans la lutte contre le VIH/SIDA en RDC, le Prof Dr G.MVUMBI a souligné le fait que les chercheurs de l'Université (UNAZA à l'époque, ou UNIKIN aujourd'hui) ont été dans les premières lignes de la lutte contre le VIH/SIDA.

Dès qu'on découvre en 1983 le VIH-1M dans le monde et que quelques temps après on diagnostique les cinq premiers patients infectés par le VIH/SIDA au niveau du pays, les autorités politiques du ZAÏRE (RDC) n'ont pas hésité à reconnaître l'existence de cette grave infection et à prendre un train de mesures nécessaires qui ont conduit aux différents mécanismes de lutte en application à ce jour, à savoir notamment la reconnaissance en 1984 par le ZAÏRE (RDC) de l'existence de l'infection par le VIH/SIDA sur son territoire, la création en 1985 du Comité de Lutte contre le SIDA (CLS), la création toujours en 1985 du Programme National de Lutte contre le VIH/SIDA (PNLS), la création en 2004 du Programme National Multisectoriel de Lutte contre le SIDA (PNMLS), ainsi que la mise en œuvre en 2009 du nouveau plan stratégique contre le SIDA 2010  2014.

Concomitamment sur le plan de la recherche, l'Université avait décidé, dès le début de l'épidémie, de se jeter dans la lutte. A titre d'exemple, le Prof G Mvumbi affirme que ce sont les Professeurs Odio W., Mbendi N et Mazebo P avec quelques chercheurs expatriés dont le Dr Peter Piot, qui, les premiers, vont montrer en 1984 que la transmission de cette infection passe par une période asymptomatique, qu'elle ne se transmet pas seulement entre les homosexuels ou les toxicomanes, mais aussi entre les hétérosexuels, et que le sexe féminin est généralement plus jeune que l'autre sexe.

G. Mvumbi indique aussi que les experts qui se sont jetés dans cette bataille venaient de différentes facultés de l'Université, chacun selon la spécificité de son domaine de recherche. Ainsi leur expertise va se traduire aussi bien dans le domaine de la séroprévalence que dans celui des connaissances, attitudes et pratiques (CAP) aboutissant vers cette infection, aussi bien dans les domaines de la co-morbidité, des ISTs, de la prévention de la transmission de la Mère à l'Enfant (PTME), de la prise en charge, du suivi thérapeutique, de la résistance aux ARV que dans celui de la vaccination.

Sans prétendre être exhaustif dans son énumération, G. Mvumbi a dressé une liste de plus d'une quarantaine d'études considérées comme contribution à la lutte contre le VIH/SIDA.

Cependant, bien que les résultats de tous ces travaux de recherche en RDC soient clairement  diffusés à travers les moyens appropriés, G. Mvumbi déplore le fait qu'aucun des pionniers de la RDC engagés dans la lutte contre le VIH/SIDA n'a connu la même reconnaissance internationale comme leurs collègues étrangers « codécouvreurs » de grandes trouvailles faites en RDC. Certains pionniers de cette lutte, affirme-t-il, sont même mis dans les oubliettes.

A la question de connaitre le pourquoi de cette regrettable situation, le Prof G. Mvumbi trouve la réponse dans l'analyse faite en 2007  2009 par le Ministère de la Recherche Scientifique et Technologie concernant la recherche sur le VIH/SIDA.

Selon cette réflexion, quatre causes fondamentales expliquent cette situation, à savoir la qualité des infrastructures  et des équipements de recherche dans les universités et centres de recherche qui laisse beaucoup à désirer, l'absence d'un état de lieu de la recherche sur le VIH/SIDA en RDC, la tendance à la dispersion et à la dilution des efforts dans la recherche sur le VIH/SIDA, ainsi que le déficit de formations et d'échanges d'information sur le VIH/SIDA.

Pour remédier à cela, le Prof Mvumbi préconise la mise en œuvre d'une structure de partenariat qui prendrait en compte les pistes de solution proposées  par la même étude du Ministère de la Recherche Scientifique et Technologique, notamment, la mise en place d'un task-force VIH/SIDA, la définition des axes prioritaires de recherche, l'élaboration des plans opérationnels au niveau des services de la structure de partenariat, la mobilisation des ressources par l'ensemble des acteurs, la formation ainsi que la supervision et le monitorage des interventions au niveau des structures impliquées.

Cette brillante intervention du Prof Dr Georges MVUMBI constitue donc un plaidoyer en faveur de la création d'un vrai partenariat entre le PNMLS (Ministère de la Santé) et l'UNIKIN (Ministère de l'ESURS), afin de mieux conduire la lutte contre le VIH/SIDA en RDC par la recherche fondamentale et opérationnelle au profit de la population infectée, affectée ou non .

Sera-t-il entendu ?

 

KIRI ELCARI

Source : www.psdjournal.info 
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