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La RD Congo dans une impasse politique !

Ainsi qu’on peut le constater, une page vient d’être tournée. Dans certains milieux, on objecte que tout le monde a maintenant découvert le but cynique poursuivi par ceux qui ont bénéficié de largesses du Trésor public par un per diem substantiel. Du déjà vu comme pour les défuntes concertations nationales. Pourrait-on dire que le peuple a encore été floué ?  

L’Accord Politique arraché au forceps par le togolais Edem Kodjo et le Congolais Vital Kamerhe, l’opposant modéré, se révèle aujourd’hui comme n’ayant aucune valeur juridique. Car, il n’a ni soutien populaire ni soutien des hommes de loi. Ceci pour la simple raison que le quorum de juges de la Cour Constitutionnelle n’a pas été atteint conformément à l’article 90 de la Loi organique de cette institution qui dispose que : « La Cour ne peut valablement siéger et délibérer qu’en présence de tous ses membres, sauf empêchement temporaire de deux d’entre eux au plus dûment constaté par les autres membres ». Or, seuls cinq juges ont siégé au lieu de sept au minimum.

Bien plus, comme l’avait déclaré le président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, dans son discours d’ouverture de la session actuelle, « cet accord n’aura pas d’effet escompté, car il ne remplace pas la Constitution et risque de ne pas produire les effets attendus ». Comme pour appuyer cette thèse, les principaux concernés ne sont pas signataires dudit Accord Politique, à savoir le chef de l’État et la Commission Électorale Nationale Indépendante.

En effet, n’étant pas liés par leur signature, ils peuvent ou ne pas respecter le contenu de cet Accord et changer d’avis en annonçant, par exemple dans une année, l’impossibilité d’organiser les élections en avril 2018. Une alternative qui peut se réaliser à cause de la modicité du budget annuel en préparation au niveau du Parlement.

La Constitution déjà mise à mal

En prévoyant de nommer un Premier ministre issu de l’opposition, l’Accord Politique a subtilement mis fin à la Constitution actuelle et appelle ouvertement à la rédaction d’une nouvelle Constitution. Pour ceux qui savent lire entre les lignes et qui peuvent pénétrer les subtilités politiques qui y sont glissées, l’Accord Politique est un piège à dénouer. Rapidement d’ailleurs.

C’est ainsi que pour les opposants radicaux, ce document ne peut pas et ne doit pas rencontrer l’assentiment du peuple congolais qui n’a pas été associé au dialogue (principe d’inclusivité). Le groupe des opposants politiques du Rassemblement y veille attentivement et fait tout pour le faire rejeter par tous les moyens. 

Les politologues et les sociologues (spécialistes de la sociologie politique comme les Professeurs Bob Kabamba de Bruxelles et  Kalele Kabila de l’Unikin) ne parlent plus de rationalité absolue qui a été abondamment critiquée, mais de rationalité limitée. Or, dans le cas du présent Accord Politique, les deux niveaux de rationalité n’ont pas été atteints. Arrêtons de chercher à philosopher et revenons sur terre pour appréhender l’Accord politique obtenu à la mythique Cité de l’Union Africaine le 18 octobre 2016.   

Il reste deux voies de sortie : une mauvaise et une bonne

Le sous-titre ci-dessus est illustratif à tous égards. La mauvaise voie consiste à voir le pouvoir actuel recourir à la force pour imposer l’Accord Politique qui n’a ni base juridique ni base populaire et obtenir ce qu’il n’a pas obtenu par la voie légale. Mais, en recourant à ce mauvais choix, le pouvoir risque de renforcer son impopularité et son rejet par le peuple congolais.

La bonne voie consiste à voir la réalité en face en acceptant d’organiser un autre dialogue – inclusif cette fois – qui regroupera les membres du Rassemblement de l’Opposition et la Mouvance présidentielle (ainsi que ses nouveaux adhérents présents à la Cité de l’OUA), la Société civile et même les institutions appelées à l’Union Africaine « les personnalités ».

Pour éviter une autre perte de temps, la direction du dialogue inclusif peut être confiée soit à la Cenco, soit à une Organisation qui maîtrise le dossier congolais et qui sera assistée par des représentants de trois ou quatre Organisations internationales dont l’ONU, l’Union Africaine et même la Cirgl. L’unité qui sera choisie pour accomplir cette tâche principale devra faire respecter la Constitution actuelle et la Résolution 2277 de l’ONU et de tracer la voie de l’avenir pour éviter l’anarchie actuelle qui se dégage de l’affrontement entre le pouvoir et l’opposition. A tous égards, plusieurs Congolais pensent que l’Église catholique serait un bon choix.

La durée du dialogue doit, dans un tel cas, être réduite à plus ou moins deux semaines. D’une façon ou d’une autre, les acteurs qui ont été la cause du conflit ne peuvent pas être une solution au problème, ceci revient à dire qu’ils ne peuvent pas diriger la période de transition qui devra être courte. Une année conviendrait à tout le monde.

L’observation de la journée ville morte décrétée par le Rassemblement de l’Opposition, le mercredi 19 octobre 2016, relativement suivie sur l’ensemble du territoire national et respectée même, dit-on, par les acteurs de la Mouvance présidentielle, est la preuve irréfutable qu’il faut un changement. 

Pour la communauté nationale et l’opposition du Rassemblement, la seconde voie est la seule et unique solution pour sortir le pays de l’impasse actuelle. Il n’est pas sûr que ceux qui luttent pour le statu quo aient gain de cause car, tôt ou tard, ils seront emportés par le vent populaire. Dans l’histoire, les armes (violence) n’ont toujours pas eu raison sur le choix du peuple. La RD Congo d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier et le nombre de morts, de femmes et d’hommes arrêtés et emprisonnés, a aidé le peuple à mûrir et à être plus exigeant, plus déterminé et plus revendicatif. 

Source : www.lappelafricain.com 
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