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Kintambo, berceau de Kinshasa (suite II)

» En 1958, en complément des mesures prises précédemment, un certain nombre de Congolais furent intégrés au personnel du cadre. Ils se virent aussi confier des tâches qui, jusqu’alors, avaient été exercées uniquement par des Européens et ce avec le même grade et les mêmes pouvoirs que ces derniers.

» Cette évolution ne manquera pas de s’accentuer. Car la politique de la Banque tend à permettre aux Africains d’exercer, graduellement et sans restrictions, des fonctions de plus en plus importantes à mesure que leur formation scolaire et professionnelle leur ouvrira des possibilités nouvelles.

» D’autre part, des dispositions avaient déjà été prises en faveur des jeunes gens ayant accompli un cycle complet d’humanités. Une fois leur période d’essai terminée, ces éléments étaient directement introduits dans la hiérarchie à un niveau qui n’était antérieurement accessible qu’après un certain temps de service.

» Pour stimuler la formation professionnelle des membres de son personnel africain, la Banque intervient dans le coût des droits d’inscription aux cours de spécialisation fréquentés par eux, dans les frais d’examens et, le cas échéant, dans les dépenses de fournitures scolaires (...)

Ainsi donc, quelque dix ans avant l’accession de la Colonie du Congo belge à la souveraineté nationale et internationale et quelque quarante ans après que la première école fût ouverte à

Kinshasa, les Coastmen céderont leurs places aux fils du pays. Les services d’émigration du District enregistreront ce mouvement qui s’accélérera de plus en plus à l’approche de l’indépendance du pays.

Pendant tout ce temps, ils auront résidé non seulement à Kinshasa mais aussi à tous les grands centres où prospéraient le commerce et l’industrie. Ils y auront contribué au métissage des us et coutumes, ainsi qu’à celui des hommes, Ils auront profité d’avantages jusque-là refusés aux Congolais tels que l’accès aux magasins « Interdits aux Noirs » (Sedec, Nogueira, Pek., Ollivant, etc.), la liberté d’achat de vins et spiritueux …, mais ils ne s’asseyeront aux côtés des Blancs dans les restaurants ou à la terrasse des Cafés qu’à partir de juillet 1960. Comme les nationaux !

 

Forts en gri-gri et de leur situation sociale privilégiée, ils feront le paon auprès des élégantes d’alors. Et leurs femmes — ils en avaient au moins trois chacun, alors que cette pratique était proscrite pour les Congolais de la capitale et des centres extra-coutumiers leurs femmes, dis-je, y introduiront leur mode et initieront leurs consœurs congolaises au commerce de bibelots.

C’est au cours de ces années que le port du pagne — le fameux Wax — fut introduit à Kinshasa. Au fil des années, la Congolaise l’adaptera à ses goûts, caprices et fantaisies.

***

Les débuts de l’enseignement à Kinshasa ne se passeront pas sans écueils. Bien que les protestants aient été les premiers à s’y établir, ils souffriront longtemps d’une certaine discrimination en matière d’aide financière qu’ils étaient pourtant en droit d’attendre des autorités de la Colonie. Ce handicap ne les empêchera pas de progresser favorablement avec les moyens de bord. Tout compte fait, leur œuvre en terre kinoise aura enregistré d’excellents résultats. La qualité ne s’écartera pas du niveau atteint pas les catholiques bien qu’ils éprouveront quelque gêne sur le plan de la quantité.

Qui parmi les Noirs eût pensé un seul instant, en ce temps-là, qu’il existait aussi des dissensions entre Blancs ! Imperceptiblement inoculées dans nos mœurs, est-ce cela qui expliquait les rixes qui nous opposaient aux élèves d’autres écoles ? Je le crois. Mais ce qui est drôle, c’est que les élèves des Frères, catholiques, ne s’entendaient pas non plus avec ceux des Pères, également catholiques !

Ici, le point de non-rencontre se situait sans aucun doute au niveau de l’enseignement dispensé. Tandis que les premiers formaient des artisans et ouvriers nécessaires à l’expansion de l’industrie naissante, les seconds sortaient de leurs écoles des auxiliaires au col blanc dont le commerce kinois aussi en expansion avait un impérieux besoin. Le développement du commerce et de l’industrie allait donc de pair avec celui de l’enseignement.

Néanmoins, au commencement, il n’y aura pas tout de suite de clercs ni de commis à Kinshasa. Tandis qu’à Kintambo, en 1910, le Très cher frère VAN DEN PAULA, de la Congrégation des Frères des Ecoles chrétiennes, fondait sur La Montagne la première école professionnelle, le Révérend père de la KETHULLE de RYHOVE, missionnaire de Scheut, faisait de même à la mission Ste Anne, sept ans après. En même temps, il construisait la première école primaire de Kinshasa. Cet ensemble, il l’appela Institut St Joseph.

Jusqu’au 30 Juin 1960 et encore aujourd’hui, les Frères des Ecoles chrétiennes poursuivent leur œuvre sans changer le fond de leur option. En 1935, ils avaient inauguré une nouvelle école primaire en plein cœur de la Cité de Kintambo, l’Ecole St Georges connue aujourd’hui sous le nom de l’Ecole Bondeko. Dix-sept ans plus tard, ils fondent l’école St Luc — l’Académie des Beaux-Arts actuelle — dont la réputation a franchi les frontières du Zaire. Au même moment, ils fondent l’Ecole technique secondaire, actuellement appelée Institut technique de la Gombe, au début uniquement fréquentée par les seuls enfants européens. Ces deux dernières écoles forment un complexe imposant autour de la cathédrale Notre-Dame du Zaïre, dans la zone de Lingwala.

 

Quant à l’institut St Joseph (actuellement Collège Elikya), il étendra ses tentacules partout dans la Cité de Kinshasa où les missionnaires de Scheut établiront une mission : St Pierre, dans la zone de Kinshasa; St. Paul, à Barumbu ; Christ-Roi, dans la zone de Kasa-Vubu ; St. Raphael, à Limete, etc., etc.

A côté d ces écoles, toutes pour garçons, il existe depuis de nombreuses années, des écoles pour filles qui étaient encadrées et animées par les Sœurs chanoinesses missionnaires de St. Augustin, lesquelles avaient fondé leur première école primaire vers les années 1932, à l’Ouest de leur premier couvent situé en face de l’institut de médecine tropicale, non loin de l’Hôpital Mama Yemo. Cette école abrite de nos jours le garage de cet hôpital. En face, les HCB, aujourd’hui MARSAVCO avaient aménagé un second camp pour Coastmen après celui de Citas.

Source : www.kintambo.cd 
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