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Beni : uniformes FARDC et Swahili bizarre chez les ADF/Nalu

A l’audience du lundi 02 novembre, un officier ADF/Nalu qui s’exprimait sous le sceau de l’anonymat a parlé d’une cagnotte de 27.000 dollars Usd (vingt-sept mille dollars américains) qui aurait été refilée à un lieutenant-colonel des FARDC en vue de la liquidation physique de celui que toute la République pleure encore aujourd’hui, une année après sa mort, comme un des héros de la guerre de l’Est.

Pendant que les populations du Nord-Kivu en général et celles du territoire de Beni en particulier s’interrogent au sujet de l’identité des tueurs qui sèment la mort dans leur contrée voici deux semaines, avec un bilan macabre ayant dépassé 100 victimes en ce laps de temps, une nouvelle énigme est en train de troubler leurs consciences. Il s’agit de la présence, dans les villages et quartiers urbains où ont déjà été enregistrés des massacres de civils, d’éléments camouflés en uniformes de FARDC et s’exprimant dans un Swahili teinté d’un fort accent rwandophone.

Ces deux indices sèment un grand doute dans les esprits, dans un territoire où la méfiance est devenue totale, même vis-à-vis des membres de l’armée régulière. Les autochtones pensent que d’ex-rebelles du M23 sont en train de revenir progressivement au Nord-Kivu, en provenance du Rwanda et de l’Ouganda, sous couvert d’ADF/Nalu, fichés comme la principale force négative étrangère à neutraliser pour le moment, voire d’éléments égarés des FARDC moulés dans des uniformes de l’armée régulière.

En tous les cas, qu’il s’agisse de rebelles ougandais d’ADF/Nalu ou congolo-rwandais du M23, les compatriotes de Beni ont toutes les raisons de nourrir de grosses inquiétudes quant à leur situation sécuritaire. En effet, il leur est difficile de croire désormais aux discours sur le contrôle de la situation par le binôme FARDC-Monusco en ce moment où la mort les guette à tous les coins de rue des villes et à chaque encablure d’une palmeraie, d’une bananeraie ou d’une bergerie.

Trahison ou infiltrations des FARDC ?

Certains soldats et officiers des FARDC associés à l’opération « Sukola 2 » au Nord-Kivu seraient-ils en collusion avec des rebelles ADF/Nalu et ex-M23 ? Rien ne le démontre pour le moment, sauf que la découverte de rebelles ou de déserteurs de l’armée régulière en uniformes FARDC n’est pas de nature à installer la confiance entre les populations locales et les troupes républicaines chargées de les sécuriser.

Le commandement des FARDC au Nord-Kivu se doit de lever rapidement l’équivoque, afin de tordre le cou aux rumeurs qui donnent à penser que les rebelles ougandais ou rwandais qui y ont choisi la vielle technique de la guérilla auraient des complices parmi les nôtres. S’il y a des traitres dans les rangs de l’armée régulière, un nettoyage urgent des écuries s’impose. Tant que le flou va persister sur le terrain, l’uniforme va installer davantage la peur dans les esprits, au lieu de rassurer et d’apaiser des milliers de paysans qui ne demandent qu’à vivre en paix et à reprendre le chemin des champs, des pâturages, des étangs, des vallées et rivières.

S’agissant d’infiltrations éventuelles des FARDC par des rebelles ougandais ou congolo-rwandais, les commandants de différentes unités mobilisées dans le cadre de l’opération « Sukola 2 » devraient bien tenir en mains leurs hommes, de manière à savoir, à chaque instant, qui fait quoi et qui se trouve où. Des contrôles stricts des mouvements des trouver devraient permettre de déjouer le piège de la confusion fondée sur les uniformes, encore que sur ce tableau, les responsables de la logistique devraient faire attention lors des opérations de « dotation » des troupes.

En cette période où la paix est plus que précaire dans les villages et centres urbains de Beni, le challenge à gagner par les autorités civiles et militaires est d’éloigner d’abord le spectre des massacres d’innocents au quotidien. Pour ce, un redéploiement conséquent des FARDC à travers ce territoire est souhaité, car sans l’arrêt de la spirale de la mort gratuite et subite, aucun message sur la traque des forces négatives et le « contrôle de la situation » par l’armée nationale, avec l’appui de la Monusco, ne pourra passer

Source : www.lappelafricain.com 
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