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A chaque président africain, un proverbe

Gorgui (le Vieux) aimerait sans doute que l’on se souvienne de lui à travers ce proverbe berbère : « Le corps de l’homme est bien petit par rapport à l’esprit qui l’habite. »

Hélas, le pape du Sopi (le changement), perçu comme un homme vaniteux, risque davantage de faire parler de lui au travers de cette sentence peule : « Si tu fais d’une grenouille un roi, ne t’étonne pas de l’entendre coasser. »

Alpha Condé, le président guinéen semble bien parti pour lui succéder au palmarès des présidents ayant une très forte estime de soi, pour ne pas dire un ego surdimensionné. Hélas, « un morceau de bois aura beau rester longtemps dans le marigot, il ne deviendra pas un caïman ».

Et, en matière politique, le boubou ne fait pas le marabout. A force d’être resté trop longtemps dans le marigot de l’opposition, Alpha Condé n’a pas (encore) su devenir un président, disent ses anciens alliés de l’opposition. Ou plutôt, il n’a pas compris que, « c’est en essayant encore et encore que le singe apprend à sauter ».

Alpha Condé croit tout savoir sur la fonction de président ? Sans doute, à l’instar d’Abdoulaye Wade, lui manque-t-il l’humilité de l’élève.

Amadou Toumani Touré a eu, pour sa part, dix ans pour apprendre. Entre la transition de 1992 et son élection de 2002. Hélas, « sans un guide, le chemin seul ne te mène pas où tu aimerais aller ».

Le Malien, évincé par un coup d’Etat militaire le 22 mars, eût été bien avisé de trouver un bon guide pour sortir son pays de l’ornière. Mais, ne dit-on pas que « le chameau ne voit pas sa bosse » ?

L’animal politique qui traîne sa bosse dans la savane politique avec le plus de ténacité est indéniablement Alassane Ouattara. Son accession au pouvoir en Côte d’Ivoire a été une rude bataille contre le TSO, le Tout Sauf Ouattara. Au point que, aujourd’hui, ce proverbe semble avoir été écrit pour lui : « Assieds-toi au bord du fleuve et tu y verras passer le corps de tes ennemis. »

Revenu de quinze ans de luttes politiques, tour à tour contre Henri Konan Bédié, Robert Gueï, et Laurent Gbagbo, le phénix de Korogo peut désormais tranquillement méditer cette phrase : « Même à sec, la rivière garde son nom. »

A sec, Paul Biya ne l’est assurément pas. « Même le poisson qui vit dans l’eau a toujours soif », dit-on au Cameroun. Combien d’années au pouvoir —il commence la trentième— lui faudra-t-il avant d’être suffisamment désaltéré ? Et si pour les Congolais, « la force du baobab est dans ses racines », alors il est clair que Paul Biya a su s’enraciner avec force dans le paysage politique camerounais. « Jamais le maïs n’a raison contre la poule »

Pour l’avoir compris très tôt, (le 15 octobre 1987, date de la mort de Thomas Sankara), le Burkinabè Blaise Compaoré a toujours cultivé un sens de la realpolitik qui ressemble de plus en plus à du cynisme. Si certains princes acquirent une importance à coup de pétrodollars, lui l’a gagnée en jouant le « parrain » dans la sous-région d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, il peut, comme les Gabonais, méditer cette maxime ancestrale : « Quelle que soit la maigreur de l’éléphant, ses testicules emplissent une marmite. »

Ali Bongo est encore une jeune pousse, surtout comparé à l’exceptionnelle longévité de son père. Mais, si l’on en croit les Nigériens, « ce n’est pas le jour de la chasse qu’il faut élever un chien ». Et le père d’Ali, Omar Bongo, a formé celui-ci longuement et patiemment à la succession dynastique. Et puisque « l’eau chaude n’oublie pas qu’elle a été froide »,

Nul doute que le jeune président gabonais Ali Bongo n’oubliera pas de sitôt d’où il vient et par où il est passé. Il n’y a plus qu’à espérer qu’Ali n’engendre pas un successeur, dans cette famille où l’on applique cette maxime : « l’éléphant ne se lasse jamais de porter sa trompe ».

En parlant d’héritier, Faure Gnassingbé ressemble à ce proverbe : « L’héritier du léopard, hérite aussi de ses tâches ». L’opposition togolaise en sait quelque chose, et ne voit pas grande différence entre le pelage du fils et celui du père. Et s’il est vrai que « la figue ne tombe jamais en plein dans la bouche », il existe aussi des pays où les figues ne risquent pas de tomber dans certaines bouches…

Mais, s’il est vrai que « l’œuf ne danse pas avec la pierre », les opposants d’Idriss Deby feraient bien d’arrêter de vouloir danser dans les compétitions électorales. En effet, « on n’attrape pas l’hippopotame avec un hameçon », dit-on en Côte d’ivoire, pas plus qu’« on ne pile le mil avec une banane mûre ».

Quant au président tchadien, s’il lui arrive de méditer, ces deux phrases sont faites pour lui : « Un homme sans culture est un zèbre sans rayures » et « une pirogue n’est jamais trop grande pour chavirer ».

Source : www.lappelafricain.com 
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