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L'Est de l'Ukraine, un terrain d’affrontement américano-russe ?

Washington envisage d'envoyer des armes défensives à Kiev

C'est le "New York Times" qui a le premier livré ce qui est encore gardé comme un secret. Après avoir aidé l'armée régulière ukrainienne en matériels non létaux – gilets pare-balles, équipements médicaux ou de télécommunication – Washington pourrait passer à la vitesse supérieure et fournir désormais des armes à son allié de fortune en difficulté face aux pro-russes de la région du Donbass dans l'Est du pays. Ces derniers, croit-on en Occident, bénéficient, eux, depuis de longs mois, de l'appui non-officiel de Moscou, tant en matériels militaires qu'en hommes. Car si les uns comme les autres ne portent aucun signe distinctif russe, personne ne doute que des soldats bien entraînés et des armes dernier cri ne pourraient que venir de la Russie.

L'OSCE, dans ces rapports quotidiens, note d'ailleurs les passages de frontières de camions chargés "d'aide humanitaire" sans qu'il ne soit possible d'en vérifier la teneur et fait état de déplacements de véhicules blindés et chars qui ne se trouvaient pas dans la région avant le déclenchement de la guerre. Le 31 janvier par exemple, l'Organisation expliquait avoir observé « une colonne de 13 véhicules de combat d'infanterie de type "BMP" à la hauteur de Khartzisk (25 km à l'Est de Donetsk), ou encore, stationnée à Illovaysk, (31 km à l'Est de Donetsk) une colonne de 12 camions militaires de type Oural et Kamaz non marqués ».

L'échec de la diplomatie cède la place aux armes

Face à cette situation, les voix se lèvent à Washington, de plus en plus nombreuses, pour plaider en faveur de livraisons d'armes à Kiev. Ce serait non seulement le cas de certains membres de l'administration Obama - au rang desquels la conseillère du président pour les questions de sécurité, Susan Rice, mais aussi du général Martin Dempsey, chef d'état-major interarmées, qui serait ouvert à de nouvelles discussions sur le sujet.

De même, le Secrétaire d'Etat John Kerry, qui s’est déplacé à Kiev, est désormais "ouvert à de nouvelles discussions concernant l'acheminement d'assistance létales", rapporte le "New York Times". Et là-dessus, tout le monde attend la mission franco-allemande de paix que dirigent Merkel et Hollande pour lever une option définitive sur la nature de l’aide à apporter à l’Ukraine.

Ces positions ont été renforcées par le nouvel échec, à la fin de janvier dernier, des négociations de Minsk sur le format dit "de Normandie" (Allemagne, France, Russie et Ukraine). L'absence d'accord de cessez-le-feu durable entre les parties semble peser dans la balance, certains en venant à douter de toute possibilité d'accord même temporaire, l'appel de Paris et Berlin à une trêve tout juste provisoire a été à peine entendu.

Des armes pour aider la diplomatie ?

Pour certains observateurs, livrer du matériel militaire à l'Ukraine pourrait aider autrement les négociations de paix. Selon l'ancienne haut fonctionnaire du Pentagone Michèle Flournoy, qui a elle-même participé à un rapport prônant la livraison de trois milliards de dollars d'équipements américains rendu public lundi 2 février 2015, un tel soutien pourrait permettre aux Etats-Unis et à ses alliés de dissuader les Russes et leurs alliés locaux d'étendre leur offensive. Car, selon une experte américaine, Moscou paie déjà un coût humain important dans cette guerre qu'il ne peut assumer auprès de sa population et pourrait ne pas vouloir l'accroître en faisant face à des armes sophistiquées encore plus meurtrières.

Pas sûr, rétorquent d’autres observateurs, pour qui ce raisonnement ne tienne pas la route. En effet, il suppose une certaine liberté d'information et de manifestation que la Russie a, de fait, de moins en moins. C'est ainsi qu'au mois d'août dernier, l'association des mères de soldats, qui aide les familles à savoir ce que sont devenus leurs fils, soldats russes disparus, s'est vu attribuer le statut d'"agent de l'étranger", réduisant la marge de manœuvre de la seule association du pays à enquêter sur ces cas.

Risque d'escalade

Quoi qu'il en soit, pour l'heure, Barack Obama n'a semble-t-il pas encore pris sa décision quant au fait de livrer des armes létales à l'Ukraine. Les Etats-Unis continuent en effet de promouvoir une solution diplomatique à la crise ukrainienne, et des livraisons d'armes pourraient contrecarrer leurs propos encore conciliants.

Un avis que partage l'ancien ambassadeur de France en Ukraine Philippe de Suremain qui, dans "La Croix", assure "qu'armer l’Ukraine serait d’entrer dans un affrontement direct". Qu'est-ce qui empêcherait en effet alors Moscou de fournir cette fois officiellement une aide militaire aux pro-Russes du Donbass, passant à un niveau d'armement encore plus perfectionné ?

Qu’on se le dise, en neuf mois, les violences ont fait plus de 5.000 morts ukrainiens, en majorité des civils.

Moscou choqué par les propos du Premier ministre ukrainien

D’une provocation à l’autre, Arseni Iatseniouk, considéré comme un nazi tout fait à Moscou, a récemment évoqué "l'invasion" de l'Allemagne nazie et de l'Ukraine par l'URSS. Une déclaration choquante pour Moscou, qui condamne des propos "révisionnistes" et "fascistes".

« Iatseniouk ne restera certainement pas dans l'Histoire comme un grand chef de gouvernement ukrainien. En revanche, il a ses chances comme auteur de la découverte historique la plus schizophrénique du XXIe siècle", s'exclame l'éditorialiste Mikhaïl Rostovski dans le quotidien russe Moskovski Komsomolets.

Alors que le sommet d'Astana [capitale du Kazakhstan] entre les chefs d'Etat russe, ukrainien, français et allemand, prévu le 15 janvier a été reporté à ce vendredi 6 février 2015, et que de part et d'autre du conflit ukrainien on parle de l'imminence d'une reprise sérieuse des affrontements, la phrase lâchée le 8 janvier par le Premier ministre ukrainien sur la chaîne de télévision allemande ARD est qualifiée jusqu’à ce jour d' « ahurissante » à Moscou, où elle a fait l'effet d'une bombe.

"Nous nous souvenons tous de l'invasion de l'Ukraine et de l'Allemagne par l'URSS [en 1945]. Nous ne devons pas permettre à nouveau cela", a déclaré le jeune chef du gouvernement ukrainien, "enfant surdoué", dit-on, et fils d'un professeur d'histoire russe et allemande, comme le rappelle Moskovski Komsomolets. N’importe quoi !

Propos "révisionnistes"

A peine rentrés de leur longue période de congés de fin d'année, les sénateurs russes, sous l'impulsion du comité de soutien aux habitants du sud-est de l'Ukraine, ont adopté une résolution dans laquelle ils exig

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