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Congo Brazza / RD Congo : La guerre de succession aura-t-elle lieu ?

Le mutisme en politique, notamment  dans une atmosphère de fin de règne en Afrique, laisse planer le spectre d’une bataille rangée entre différents courants, ce, au regard de la position ambiguë du détenteur du pouvoir, « partira » « partira pas  ». Les Congolais des deux rives  devront faire face à cette situation complexe.

En effet, sur les  deux rives du fleuve Congo, la manœuvre politique semble être pareille. Les détenteurs du pouvoir d’Etat n’entendent pas selon nos sources  renoncer. Alors là pas du tout. Pour ce faire, « les deux chefs d’état » d’un genre nouveau, se donnent toutes les possibilités pour demeurer les seuls maitres du jeu, au-delà du terme prescrit par la constitution. Comme alibi, l’on brandira le  consensus ou un certain dialogue politique comme ce semble être le cas à Brazzaville où le pouvoir vient de tenir un dialogue dans une localité du pays en l’absence des ténors de l’opposition qui organiseront selon nos sources un dialogue alternatif. Au final, il s’agira soit  d’un « glissement » comme cela semble se dessiné  en RD Congo. Au Congo Brazza voisin, on évoque la probabilité de la  convocation d’un référendum constitutionnel.

Toutefois, il va falloir compter avec l’émergence d’une opinion réfractaire et contestatrice à l’instar de celle du Burkina comme l’a si bien rappeler le président Hollande lors de son séjour à Cotonou. Une opinion prête à en découdre  avec  les tenants du système en fin de cycle, en témoigne les événements de janvier 2015 en RD Congo.  La rue de Kinshasa a contraint le pouvoir à retirer le projet de loi controversée devant modifier  l’alinéa 8 du code électorale. Du côté de Brazzaville, nous avons en mémoire les troubles et les pillages orchestrés par des jeunes à l’issu des matchs  de l’équipe nationale de foot lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations (Can 2015). Plus récemment encore le 5 juin, à la suite de la décision gouvernementale annonçant  annulation du  baccalauréat, des jeunes lycéens furieux ont incendié des bâtiments publics à travers le pays.

Ainsi, le débat constitutionnel actuel qui ne laisse aucun choix, et ne donne aucune possibilité d’adouber un dauphin constitutionnel ou héritier politique, a assurément engendré dans le giron politique  des deux Congo ( Brazzaville/Kinshasa ), l’apparition d’une véritable bataille souterraine de succession.

  Le Cas du Congo Brazzaville

Longtemps classé sujet tabou, le débat sur la survie de l’actuelle constitution devrait trancher la problématique de l’avenir politique du président Sassou. Surtout que, le président du Congo n’a jamais songé selon un spécialiste de la politique Congolaise  à passer la main à l’un de ses lieutenants ou même à un membre de sa famille biologique. Et pourtant, les prétendants au fauteuil présidentiel au Congo, ce n’est pas ce qui devrait manquer. Les candidats à la succession de Sassou préfèrent toutefois se faire discrets.

La guerre de succession à Sassou est d’abord une affaire qui se joue au sein  de sa  famille biologique et alliés. Les enfants « Sassou Nguésso », Dénis Christel Sassou Nguésso, qui est subtilement poussé par Michel Ngakala un baron du PCT, peut se prévaloir d’une certaine légitimité. Député d’Oyo, localité dont est originaire le chef de l’Etat, directeur général adjoint de la société nationale du pétrole du Congo (Snpc), fils naturel du président avec une ressortissante de la RD Congo, Dénis Christel Sassou Nguésso ne cacherait point son ambition de succéder à son géniteur; l’actuel  président. Ce dernier multiplie depuis un moment des campagnes de séduction à travers  le pays avec comme crédo un concept  galvaudé de « la nouvelle République »

Cependant, l’ambition du fils biologique est combattue par les neveux, et  les nièces  du président, « les Nguésso », de même que par certaines demi-sœurs de « Kiki ».  En tête du peloton des contestataires l’on retrouve Willy Nguésso. Président de Club 2000 Pur ( parti politique ), Willy Nguésso  qui ne serait pas lui-même selon une source proche de la cour  en de bons termes, avec son frère Edgard Nguésso mais dans cette circonstance formeraient une alliance sacrée contre le cousin Christel dit « Kiki ».Il sied de noter  que Edgard Nguésso caresserait également le rêve de succéder à son oncle. Directeur du domaine présidentiel, Edgard Nguésso malgré sa popularité auprès des jeunes  a malheureusement perdu ses principaux soutiens dont Edith Bongo Ondimba, et Omar Bongo Ondimba. La dissolution du parti Agir dont-il assurait la présidence d’honneur officieusement à été fondu au sein du PCT, perdant ainsi une bonne marge de manœuvre politique. Ce dernier a mis sur une pied une association politique qu’il a confié a un certain Paul Tchinouamba.

Par ailleurs, la guerre familiale de succession entre les « Sassou Nguésso » et les « Nguésso »  touche également les familles alliées des courbes de la rivière gauche et de la rive droire de l’ Alima . Ici, la bataille se joue essentiellement entre Jean Dominique Okemba (conseiller spécial  du chef de l’Etat patron des services spéciaux), le Général Pierre Oba (actuel ministre des mines) et Jean Jacques Bouya. Très en vue financièrement, Jean Jacques Bouya se taille désormais l’étoffe d’un futur chef d’Etat. Il soigne son image et développe son réseau sous la coupe de Richard Attias qui l’invite à tous ses forums. En embuscade se trouve  Jean Bruno Itoua. L’actuel ministre de la recherche. Ce dernier  développe au travers de son fils un banquier résident à Paris, des réseaux médiatiques pour son positionnement. Bruno Itoua qui est en passant Pasteur au sein d’un ministère de combat dénommé « Cfmc », met à profit les prières de cette communauté pour ratisser large le moment venu. D’autres proches seraient  par contre en observation ; C’est le cas  de Aimé Emmanuel Yoka, (Ministre d’état ministre de la justice. Président du comité de rédaction de la constitution actuelle), Henry Djombo (Tout puissant ministre de l’économie forestière), Florent Tsiba (Ministre d’Etat ministre du Travail et de la sécurité sociale)…

Si du côté de la famille biologique et alliée  du président Sassou, on assiste  à une véritable guerre de succession, il n’en demeure pas moins qu’au sein de sa famille politique, il y’aurait également des lieutenants qui  caresseraient ce beau rêve de succéder au président Sassou. Pièrre Ngolo, Secrétaire Général du PCT, est à la tâche au cas où, Sassou serait fort clos. André Okombi Salissa dit  « Tout Bouge »ne fait pas mystère de ses intentions. Tombé en dissidence, il attend son heure et a déjà pris des distances avec Sassou. A ceux-ci, il faut ajouter tous ces anonymes qui attendent dans l’ombre comme Jean Marie Michel Mokoko actuellement en poste à Bangui dans le  cadre de la mission de stabilisation de la Rca pour le compte de l’Union Africaine.

La problématique de la succession en Rdc

Chez le voisin Kabila, la famille biologique est loin  de connaître le syndrome de la guerre de succession. Il se dégage une union sacrée autour du Raïs; même si certains journaux de Kinshasa propulsaient la première dame Olive Kabila comme une prétendante à la prochaine présidentielle en RDC, il n’en demeure pas moins que la vraie bataille se joue et au sein de la famille politique de Joseph Kabila, et au sein du clan Katangais. Tous attendent que Kabila se déclare non partant. L’intéressé qui à l’instar de son voisin de Brazzaville, s’active également  à organiser un dialogue dans les jours avenirs.

Les candidats à la succession de Kabila se bousculent au sein de l’alliance de la majorité présidentielle, parmi eux Olivier Kamitatu. Bénéficiant du soutien de l’international Libéral, l’actuel ministre du plan de la RDC ne cache plus son ambition de succéder à Joseph Kabila. D’ailleurs, le ministre a appelé Kabila à se prononcer clairement sur son avenir politique.

Sur la même liste des prétendants, l’on retrouve l’actuel Premier ministre Matata Ponyo. Fort de sa rigueur et de son bilan économique, Matata ferait un sérieux prétendant avertit un observateur. Toutefois, ce dernier aurait un handicape; la machine politique du parti au pouvoir échappe à son contrôle.

Il y a également dans cette course Aubin Minaku. Président de l’Assemblée Nationale et Secrétaire général de la majorité, le natif du Badundu est considéré comme un homme modéré qui a une nette appréciation des situations. Aubin Minaku sait se mettre nous dit-on, du côté de la volonté populaire. Cela suffira-t-il à faire de lui un potentiel successeur de Kabila ?

Du côté des alliés de Kabila, l’ancien premier ministre Adolphe mouzitou, originaire du Bandudu comme Minaku serait également en embuscade. De tous ces candidats à la succession, Moise Katumbi a le profil du redouble prétendant. Très en verve, l’ex gouverneur du Katanga s’est démarqué de sa famille politique, en s’opposant clairement à un troisième mandat de Kabila. Depuis sa métaphore du troisième faux pénalty, Moise Katumbi  est devenu l’ennemi public  numéro un (1) du clan Kabila. L’ex gouverneur est visé par la justice à la solde de Kabila.

En dehors des proches de ces deux Chefs d’Etat engagés dans la course à la succession, il y a naturellement les acteurs de l’opposition. C’est le cas de Mathias Dzon au Congo, puis de vital Kamereh en RDC. Ces opposants, s’inscrivent plutôt dans une logique d’alternance et réclame une gouvernance électorale.

Qu’à cela ne tienne,  il sied de noter que depuis un moment on observe dans les deux pays, à  un travail de sape au sein des clans plus ou moins occultes, qui ont tissé des réseaux d’influence et de pression à tous les niveaux. Ceci à l’effet de détourner les institutions officielles de leurs fonctions premières. Le déficit de communication et de confiance entre ces institutions et les populations, notamment les jeunes, a atteint des proportions inquiétantes. Le moindre mouvement social devient une affaire d’Etat.

Dans cette bataille, tout prétendant disposant d’une moindre influence sur les services spéciaux, les utilisent afin d’être au parfum de ce qui se trame. Le recours aux services secrets devient également une arme pour se discréditer entre prétendants.

De part et d’autre, les velléités sont grandes. Chaque acteur cherchant à tirer son épingle du jeu. Après avoir fait le tour de la question, force est de faire observer à fortiori, que tous les ingrédients sont réunis pour assister à la guerre de succession au pouvoir dans le Congo de  Sassou et de Kabila.

Source : www.lappelafricain.com 
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