Ces marketeurs travaillant pour le compte de ces centres de santé chinois font de bonnes affaires. Une fois qu’un marketeur convainc un patient, celui-ci sera conduit au centre pour faire des examens à partir des analyseurs quantum. Et il lui sera prescrit non pas des médicaments pour le guérir de sa maladie mais plutôt des compléments alimentaires faits à base des plantes chinoises qui malheureusement ne guérissent pas toujours.
En retour le marketeur recevra à la fin du mois un bonus. En outre, sur le bon d’examen et tests médicaux auxquels le malade sera soumis, on trouve l’identité du patient et ce qui étonne, on y trouve aussi le nom de la personne qui a parrainé le malade. C’est-à-dire celui qui est venu avec le malade. C’est en fonction du nombre des malades amenés au centre, que le marketeur sera rémunéré à la fin du mois. C’est vraiment du business à la place de l’art de guérir car, les propriétaires de ces centres qui se font de l’argent facile sur le dos des Congolais sont conscients que les compléments alimentaires ne guérissent pas mais compensent les éléments nutritifs que le malade manque. « Les produits que nous utilisons sont des suppléments alimentaires et non des médicaments, ils viennent en appui aux insuffisances qu’une personne peut présenter dans son organisme. Nous sommes au regret si certains de nos distributeurs les utilisent comme des médicaments », avait avoué l’administrateur gérant d’Eternal Congo Alexandre Lutumba à l’issue de l’audience leur accordée par le Dr Félix Kabange Numbi.
Des centres scellés et des analyseurs quantum saisis
Soucieux de mettre de l’ordre dans son secteur, le Dr Félix Kabange Numbi a repris son bâton de pèlerin. Le lundi, il s’est rendu tour à tour à Eternal dans la commune de Ngaliema, à King Cal Jin Jia Le sur la 11ème rue Limete industriel, à l’ong la louange sur la 11ème rue Limete résidentiel et enfin à DynaPharm situé à l’immeuble Botour.
Partout où le ministre de la Santé publique est passé, accompagné des agents de la direction du médicament et pharmacie, les délégués de l’ordre des médecins, la police judiciaire, le constat a été amer : des produits vendus à des prix hors bourse du congolais moyen et cela sans autorisation de mise sur le marché, des scanners avec des logiciels déjà enregistrés qui servent de détecteurs de maladies pour prescrire des ordonnances aux patients rien qu’avec des suppléments alimentaires. Même la malaria se soigne par le thé anti malaria dont une boite revient à 20 $.
Le manque des documents d’autorisation d’ouverture pour les uns et le manque des autorisations de mise sur le marché des produits alimentaires pour les autres, la cherté de ces compléments nutritifs, le diagnostic fait à partir des scanners qui du reste donnent de faux résultats avec des maladies graves tels que la prostate, cancers… sont autant de griefs qui ont fait que le ministre puisse fermer quelques centres.
La grande direction d’Eternal Congo étant fermée depuis le 15 mai, le ministre de la Santé est descendu dans les différents shops de cette firme pour saisir des analyseurs quantum.
Le centre Jin Jia Le à la 11ème rue Limete a aussi été fermé. A l’entrée de la concession abritant cette entreprise, on est frappé par une image sur le mur : un arbre dont les feuilles sont en dollars et on peut lire « nzete ya mbongo, bomengo suka te » (l’arbre de l’argent pour un bonheur sans fin ». Un peu plus derrière, où sont gardées de quantités importantes des suppléments alimentaires on peut encore lire : « membre oyo akosomba kisi te mpe akokotisa batu te uta sanza mibale tokolongola code na ye ». ( Le membre qui n’achètera pas des médicaments ou ne viendra pas avec des gens d’ici deux mois, son code lui sera retiré ». ce qui atteste que ce sont des affaires et non la santé des Congolais qui préoccupe ces chinois.
Ici, la délégation du ministre a saisi plus de 7 analyseurs quantum. En plus ce centre n’a aucun document : pas d’autorisation d’ouverture ni d’autorisation de mise sur le marché des produits. A l’arrivée du ministre de la Santé, le trafic d’influence a été au rendez-vous de la part de l’un des propriétaires de ce centre. Outrepassant la présence du ministre, ce chinois en culotte appelle l’intervention qui malheureusement ne viendra pas. Et les curieux de témoigner : « chaque fois qu’il ya une équipe d’inspecteurs du ministère de la santé qui vient ici, elle se bute à l’intervention de la police voire des Fardc ». Qui est alors la main protectrice de ces expatriés qui sacrifient la santé de congolais. La question reste posée.
Le scandale, le ministre et sa délégation l’ont vécu à la 11ème rue sur l’avenue Begonias n°622 siège de l’ong la Louange qui vend aussi des suppléments alimentaires. Ici, le ministre est resté dehors pendant plus d’une heure parce que les agents de l’Ong, étant au courant de son arrivée, ont d’abord évacué tous les malades après qu’eux-mêmes se sont enfermés à l’intérieur. Sur la porte, on trouve un cadenas qui atteste qu’il n’y a personne. C’est le magistrat du parquet de grande instance de Matete que le ministre avait appelé qui intimera l’ordre aux policiers de casser le cadenas. Quelle n’a pas été la surprise du ministre de voir qu’il y avait une équipe des services de santé de la police venue du Camp Lufungula qui investiguait sur la qualité de personnel et des matériels. Ces policiers avaient même saisi un scanner. Mais, pourquoi avoir refusé d’ouvrir la porte au ministre de la Santé alors que cette équipe comme prétend l’un de membres relaie la campagne du ministre. Pas de réponse. Le magistrat ordonne que ces soit-disant inspecteurs soient amenés au parquet de grande instance de Matete pour qu’ils soient entendus.
De fil en aiguille, on se rendra compte qu’il s’agissait d’une mission commanditée par le propriétaire de la louange lui –même. Sur place, l’on apprendra qu’il avait appelé un monsieur qui se faisait passer pour le ministre. Trafic d’influence.
A Dynapharm, tout se passe normalement lorsque le ministre de la santé accède dans une salle où les revendeurs des suppléments alimentaires suivent une formation. Le tout commence par une image : un immeuble, des dollars qui sortent d’un sac, un avion ». C’est ce que ces agents miroitent à la population congolaise. Parce que le formateur lui- même a avoué qu’il a reçu une jeep. Mais tout va basculer quand le ministre commence son inspection. Il découvre que plus d’une dizaine de produits vendus n’ont pas d’autorisation de mise sur le marché. Quelques minutes, les services accompagnant le ministre lui font parvenir une prescription médicale de 153$ ne contenant que des suppléments alimentaires signée par un certain Dr Honoré Lupongo qui a pris la poudre d’escampette aussitôt informé de l’arrivée du ministre. Toutes les stratégies déployées par la délégation du ministre pour qu’il revienne se sont avérées sans succès.
Un homme souffrant des règles douloureuses !
Des choses incroyables se passent dans les centres de traitement des chinois. Tenez au centre Jin Jia Le un membre de la délégation qui se fait examiner à l’aide d’un analyseur quantum souffre des règles douloureuses. Enregistré par la fille, formée sur le tas pour manipuler cet analyseur quantum d’abord en tant qu’un homme avec toute son identité, plusieurs maladies ont été décelées dont la prostatite, problème de peau, des yeux et j’en passe. Mais avec la même identité cette fois-ci enregistré comme femme : le monsieur souffre des règles douloureuses. Incroyable ! Ce qui se passe maintenant rappelle aux Congolais l’histoire de tshiansthi de triste mémoire qu